Végétal, végétaux… tous les maux

En ce matin gris, pluvieux — plus proche d’un octobre humide que d’un mois de juillet — la question de la chaleur urbaine semble presque incongrue. Et pourtant, ce contraste météorologique renforce la pertinence du propos : le réchauffement climatique n’est pas une hérésie, c’est une réalité.

Certes, la Terre a connu différents cycles climatiques au fil de son histoire. Il est tentant d’y voir un simple retour à un équilibre naturel. De croire que ce que nous vivons n’est qu’un épisode normal dans la grande respiration géologique du système Terre.
Il est toujours possible de rationaliser l’inconfort, de se rassurer.

Mais il faut distinguer les cycles naturels lents, tels que ceux liés aux éruptions volcaniques ou aux cycles de Milankovitch, de l’empreinte rapide, brutale, de l’activité humaine.
Jusqu’à la révolution industrielle, les bouleversements climatiques restaient étalés sur des millénaires. Aujourd’hui, tout va beaucoup trop vite.

La science balbutiante d’hier, encore influencée par des récits bibliques, laissait une grande marge d’interprétation. Mais aujourd’hui, les données sont là. Et pourtant, le doute revient.
Un nouveau voile d’obscurantisme semble se poser — moins religieux, plus algorithmique — mais tout aussi dangereux.


Le retour du vert pour masquer le rouge

Face à l’impossibilité (ou à la peur) de penser un vrai changement de paradigme, on invente des rustines. Parmi elles : la végétalisation des villes.

L’idée semble bonne, même nécessaire : plus d’arbres, plus d’ombre, un meilleur confort thermique, en particulier pour les plus vulnérables.
Mais cette mesure, aussi louable soit-elle, ne s’attaque pas aux causes profondes du réchauffement climatique. Elle agit sur un symptôme local, et risque d’instaurer un faux sentiment de victoire.

C’est un peu comme repeindre les murs d’un immeuble qui s’effondre : visuellement, c’est rassurant. Structurellement, c’est illusoire.


Une fausse promesse de participation

Végétaliser, c’est bien. Mais penser que cela suffira, que cela compensera notre inertie collective, notre addiction à la croissance, à l’extraction, à la consommation… c’est une douce illusion.

Nous avons besoin de végétation.
Mais ce dont nous avons davantage encore besoin, c’est de lucidité.
Et de courage.

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