Il fut un temps où il fallait des années d’études, des diplômes, des bibliothèques entières pour devenir spécialiste. Aujourd’hui, trois clics sur Google et une vidéo YouTube suffisent. Bienvenue dans l’univers magique des théories du complot, où la connaissance est instantanée, gratuite et surtout… auto-validée.
Le nouveau credo : « Je ne crois pas les médias, je fais mes propres recherches ». Traduction : j’ai passé 45 minutes sur TikTok et je suis maintenant immunologue, historien et géostratège. L’humilité a disparu, remplacée par l’assurance algorithmique.
Les complots, eux, ne changent pas vraiment : Big Pharma, Bill Gates, les reptiliens ou les élites mondiales. Ce qui change, c’est la vitesse à laquelle ils se propagent. Une rumeur absurde peut aujourd’hui faire le tour du monde avant qu’un scientifique ait eu le temps de dire “source ?”.
Internet a transformé l’opinion en religion, et le doute en dogme. Si tu n’es pas d’accord avec la vérité alternative du jour, c’est que tu fais partie du complot. Il ne s’agit plus de penser, mais de croire. Et dans ce monde-là, la foi se mesure en partages et en likes.
Le plus ironique, c’est que ces “chercheurs indépendants” détestent les institutions, mais exigent qu’on les prenne pour des autorités. Ils hurlent contre la manipulation des masses… tout en en étant les plus parfaits produits.
La vérité, c’est que la théorie du complot rassure : elle offre une explication simple à un monde complexe. C’est confortable, c’est cohérent, c’est faux. Mais surtout, c’est viral. Et comme tout ce qui fait du clic, ça marche mieux qu’un vaccin contre la bêtise.
