Le tourisme de masse

Ah, le tourisme de masse. Cette noble quête de dépaysement, partagée chaque année par des millions d’êtres humains décidés à fuir le quotidien… pour aller exactement au même endroit, au même moment, armés des mêmes tongs, des mêmes perches à selfie, et du même guide Lonely Planet (édition plastifiée, résistante à la sueur et aux regrets).

Imaginez : Venise au mois d’août. Une ville magnifique, romantique, historique… transformée en parc d’attractions aquatique où le seul vrai canal libre est celui de votre transpiration. Ou encore Barcelone, fière capitale catalane, aujourd’hui plus familière avec les flashs que Beyoncé en concert. Sans oublier le Mont-Saint-Michel, joyau français, désormais mieux connu pour ses bouchons que pour son abbaye.

Le touriste de masse se reconnaît à plusieurs signes distinctifs :

  • Il porte un sac à dos plus gros que son instinct de survie.
  • Il photographie sa pizza avant même d’en connaître la garniture.
  • Il ne dit pas « bonjour », il dit « Wi-Fi ? »
  • Il est persuadé de « vivre comme un local »… tout en mangeant au Starbucks de la place principale.

Mais ne soyons pas trop sévères. Le tourisme de masse, c’est aussi l’art de découvrir le monde… sans jamais vraiment le regarder. C’est la promesse d’un souvenir inoubliable, légèrement flou, pris à travers les épaules de six autres touristes plus grands que vous. C’est enfin ce doux moment où, après trois heures de file pour voir la Joconde, vous vous demandez pourquoi elle a ce petit sourire moqueur. Spoiler : elle sait.

Alors, que faire ? Partir hors saison ? Découvrir des lieux moins connus ? Prendre le temps de rencontrer les habitants ? Quelle idée saugrenue ! Et si, finalement, le vrai luxe du voyage, ce n’était pas d’être seul au monde… mais juste de ne pas faire la queue pour aller aux toilettes ?

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