Notre époque a trouvé la solution à tous ses problèmes : mettre une caméra. Un problème de délinquance ? Caméra. Un problème de terrorisme ? Caméra. Un problème de voisin trop bruyant ? Caméra. On n’a toujours pas trouvé de caméra pour détecter les idées brillantes, mais ça viendra peut-être avec la 6G.
On sacrifie volontiers nos libertés sur l’autel de la « sécurité ». C’est le mot magique : avec lui, tout passe. Plus de caméras, plus de surveillance, plus de contrôle. Étrangement, on n’obtient jamais plus de cerveau collectif. Mais il paraît que voir nos trottoirs sous quinze angles différents nous rassure.
On vit dans une société où tout est filmé, enregistré, tracé… sauf les décisions politiques qui comptent vraiment. Tes trajets à la Migros sont dans un cloud, mais les raisons pour lesquelles un contrat public a été attribué à tel pote du ministre ? Là, silence radio.
La vérité, c’est que la caméra ne prévient pas le crime, elle l’enregistre. Un peu comme si on se contentait de filmer un incendie en espérant que ça l’éteigne. Mais bon, ça fait un joli plan pour le journal de 20h, et c’est rassurant pour l’électeur.
Nous sommes entrés dans l’ère du selfie sécuritaire : filmer tout, tout le temps, pour donner l’illusion d’un monde plus sûr. Mais si on mettait autant d’énergie à réfléchir qu’à installer des caméras, on aurait peut-être moins besoin de… caméras.
