Qu’est-ce qu’aujourd’hui la mauvaise conscience ?
Un concept devenu bien flou. On ne s’interroge plus spontanément sur ses actes ou ses paroles, sauf peut-être à l’occasion d’un scandale ou sous la pression sociale.
Désormais, il faut afficher une forme de mauvaise conscience quand les critiques deviennent virulentes, continues, massives.
Autrement dit : la mauvaise conscience est dictée par la société, par ce qu’elle attend, par ce qu’elle pointe du doigt.
D’une certaine manière, cela a toujours été le cas. Rien de nouveau, donc. On pourrait même se réjouir que la société actuelle soit suffisamment mature pour réagir rapidement et collectivement face aux dérives — surtout celles de ses membres les plus exposés.
Alors… où est le problème ?
Le problème, c’est que la prise de conscience ne vient plus de l’intérieur, mais du regard des autres. Et si cette vision extérieure est biaisée ?
Peut-on réellement parler d’un jugement objectif quand il est filtré par les émotions collectives, les médias, les réseaux, ou l’envie de lynchage social ?
Et si la société juge à travers un prisme déformant ?
Et si la vérité n’était qu’un consensus temporaire ?
Et si la morale du moment était, en réalité, celle des plus bruyants ?
Il semble bien que la mauvaise conscience d’aujourd’hui ne soit plus le fruit d’une réflexion personnelle liée à des valeurs solides, mais plutôt le reflet de valeurs mouvantes, dépendantes de l’humeur collective.
En somme, la mauvaise conscience se fabrique et se défait au gré de l’actualité, des tendances, des figures médiatiques dominantes.
La conscience ne s’appuie plus sur des repères durables.
Elle surfe sur des valeurs d’opportunité.
Il est devenu presque tendance d’avoir mauvaise conscience.
Et ce, à propos de tout… et parfois de rien.
La mauvaise conscience 2.0
