Les méthodes de calcul des dépenses militaires en pourcentage du PIB ont évolué avec le temps. Ce n’est donc pas une comparaison parfaitement rigoureuse… mais cela reste suffisant pour amorcer une réflexion sur l’époque que nous vivons.
Premier constat : les dépenses militaires ne sont que des sorties budgétaires dans la comptabilité d’un État. Contrairement au système des retraites, il n’existe pas de cotisations spécifiques pour financer la défense. Pas de mécanisme contributif : juste une ligne de dépense, alimentée par les impôts.
À l’inverse, quand on évoque le « coût » des retraites par rapport au PIB, on se base souvent sur le total des sorties, sans tenir compte des rentrées : cotisations sociales, produits financiers, etc. C’est comme comparer un puits sans fond à un système à flux tendu.
Donc, si on veut comparer sérieusement dépenses sociales et dépenses militaires, il faudrait aussi faire la balance entrées/sorties. Mais ça, bien sûr… ça dérange.
Même sans s’enliser dans les chiffres, on peut poser quelques repères :
- Les systèmes de retraite des pays de l’OCDE pèsent, en moyenne, autour de 0,5 % du PIB (et encore, c’est une estimation haute, corrigée des rentrées).
- Les dépenses militaires, elles, tournent entre 2 % et 2,2 % du PIB — sans rentrée dédiée.
Et pour mémoire :
En 1913, avant les congés payés, avant la sécu, avant les retraites… la part des dépenses militaires atteignait 5 % du PIB.
Aujourd’hui, après un siècle d’avancées sociales, on en revient à des priorités budgétaires étonnamment proches de celles d’un monde d’avant-guerre.
Alors…
Faut-il en dire plus ?
Cent ans d’évolutions sociales… pour revenir, en douce, à la case départ ?
Une tristesse historique, ou simplement une stratégie de profit pour quelques-uns ?
À chacun sa lecture.
